« Moi, Jean-Marie Le Pen ! » ou les délices de l’autocitation.

Par Victor-Jorge : "http://expecriture.123.fr"
"http://h.a.k.free.fr"
"http://obscurantine.blogg.org"
Ce texte est composé de diverses phrases extraites de six discours de Jean-Marie Le Pen.. Toutes ont en commun l’emploi de son propre nom par l’auteur et toutes ont été recopiées intégralement. La seule liberté dans la composition de ce texte est celle de la modification de l’ordre des phrases . Très peu de présidentiables désignent par son nom le dirigeant du Front National. François Bayrou n’a dit « Le Pen » qu’une seule fois au cours de ses quatorze derniers discours et, au sein des dix-sept discours de Nicolas Sarkozy prononcés pendant la période qui s’étire d’Octobre 2006 à Février 2007, le nom du populiste d’extrême droite n’apparaît que deux fois. Il en va tout autrement des discours de l’intéressé lui-même, qui se plait à énoncer son patronyme quand il ne le vocifère pas. Ceci est une invitation à parcourir les terres du nombrilisme linguistique du chef du FN. Faîtes de la place ! Entre l’autocrate des cons qui s’autocite…

Liste des dix discours prononcés par Jean-Marie Le Pen :
  Discours à Valmy (20 Sep 2006) onze occurrences
Discours à Palavas-les-Flots (08 Oct 2006) une occurrence
Discours à Parcay-Meslay (29 Oct 2006) deux occurrences
Discours à Bordeaux (05 Nov 2006) deux occurrences
Discours du Bourget (12 Nov 2006) six occurrences
Discours à Yvetot (27 Jan 2007) deux occurrences
Sources : "http://www.up.univ-mrs.fr", site réalisé par Jean Véronis, professeur de linguistique et informatique à l’Université de Provence.
COCORRiCOOOOOOO !!!

 
Souvenez-vous, il y a quelques années encore, il ne fallait pas trop parler de la délinquance, parce que cela faisait, disait-on, " le jeu de Le Pen ". Depuis les émeutes de novembre 2005, qui virent des hordes de voyous saccager non seulement les banlieues mais aussi des quartiers du centre ville de Paris, on n'entend plus dire nulle part que " Le Pen joue sur les peurs ". Alors quand tous les autres n'ont finalement plus pour stratégie que la peur : Vous faire peur de Jean-Marie Le Pen pour vous éloigner d'un vote qui vous démange… Moi, Jean-Marie Le Pen, justement parce que j'incarne le vrai changement, la vraie rupture, je vous appelle à embarquer avec moi pour le Grand large, pour un nouveau chapitre de l'Histoire de France. Je viens à vous non pas seulement comme candidat à l’élection présidentielle, mais comme petit-fils, arrière-petit-fils d’une lignée sans fin de Le Pen paysan de Bretagne où, même lorsqu’avec mon père on quitte la terre pour le chalut du pêcheur, on reste laboureur de la mer. Moi seul, Jean-Marie Le Pen, contre vents et marées, incarne la vraie rupture, le vrai changement, tandis que tous ces agents du Système, formés par le Système, payés par le Système, pour que dure le Système, s'appliquent à favoriser la même politique destructrice d'emplois français qui nous a tant pénalisés depuis 30 ans et qui - j'ose aussi le dire - leur a bien profité !... Face à cette vaste coalition de forces apparemment antagonistes, mais travaillant toutes pour le Système, à la perpétuation du Système, à l'irréversibilité du Système, j'ose aussi affirmer que moi, et moi seul Jean-Marie Le Pen, incarne la démocratie ! Bref, sans le grain de sable Le Pen qui fait grincer les rouages du Système, et qui compte bien parvenir à le briser, c'en serait bien fini de l'" exception française " ! Moi seul, Jean-Marie Le Pen, parce que je suis un homme libre, parce que je suis indépendant des lobbies, des appareils et des puissances d'argent… moi seul suis ce candidat qui peut mener les réformes.

Et le seul qui pendant ce temps, disait la vérité, faisait le bon diagnostic, proposait les solutions justes, prévoyait, annonçait l’imminence de la catastrophe, c’était moi, Jean-Marie Le Pen et mon parti, le Front National… Ils répètent toujours ce même slogan, inlassable, injustifiable : « Tout sauf Jean-Marie le Pen ». Pourquoi tout sauf Le Pen, si l’on admet, par ailleurs, que Jean-Marie Le Pen avait raison sur tout ? S’ils combattent, aujourd’hui comme hier Jean-Marie Le Pen, tout en lui donnant raison, c’est parce que moi, et moi seul, indépendant des puissances d’argent, des groupes de pressions et des lobbies, suis l’Homme du changement et non de la rupture bidon. A ceux qui penseraient, abusés et naïfs, que Sarkozy c'est du Le Pen " light ", une sorte de Le Pen bourgeois, de Le Pen en cravate !, trompés par un style volontaire, un certain franc parler qui n'a de franc que le parlé…, je rappellerai ici que le candidat Sarkozy est très exactement tout le contraire de moi ! Par cet étonnant hommage à mes idées, à mon style, le petit Nicolas serait-il en train de réaliser que la seule façon pour lui de rester demain au pouvoir, c’est de briguer un poste de ministre chez Jean-Marie Le Pen ?

A droite, le vicomte islamo-pourfendeur de Villiers, caricature sponsorisée de ce qu'il croit être Le Pen, là, pour tenter de diviser et rabattre les voix des nationaux trahis à Sarkozy. J’en ai fait moi-même souvent la bien cruelle expérience, tant il est évident que j’ai souvent perdu mes procès parce que je m’appelle Le Pen et non en raison de ce qui m’était reproché.
Alors, sur ces terres glorieuses de Valmy, moi, Jean-Marie Le Pen, je vous appelle, vous tous qui aimez la France, à vous réunir autour de ma candidature.
Ni pour dix générations de Le Pen paysans de Bretagne.